N°CAS | 7439-92-1 |
---|---|
Symbole | Pb |
Numéro atomique | 82 |
Poids atomique | 207,2 |
Valence | +2, +4, -4 |
Point de fusion | 327°C |
Point d'ébullition | 1525°C |
Densité | 11,34 |
Isotopes naturels | 204, 206, 207, 208 |
Isotopes radioactifs | 195 à 203, 205, 209 à 214 |
Le métal :
Les sels
Les dérivés organiques
Pb tétraéthyle Pb (C2H5)4 : a été utilisé comme anti-détonnant dans l'essence
Pb tétraméthyle Pb (CH3)4 : a été utilisé comme anti-détonnant dans l'essence
Pb tétraalkyle : essence aviation
naphténate de Pb, stéarate de Pb : augmente la résistance à haute pression des huiles et des graisses, siccatif de peintures
Les alliages
Pb étain : industrie automobile : polissage de soudure, micro-soudure électronique
fabrication de pièce (Pb antimoine, Pb étain, Pb cuivre)
bronze (Pb/Cu/Sn).
Les boissons et l'eau
Utilisation de vaisselle ou poterie non garantie alimentaire (" étain ", poterie artisanale...).
Absorption de boissons alcoolisées ayant séjourné dans des récipients en cristal.
Absorption de boissons acides contenues dans des récipients en céramique contenant des composés du Pb. Les alcools clandestins distillés dans des " alambics " artisanaux avec soudures au plomb (ex : radiateur automobile).
Absorption d'eau des régions granitiques, peu minéralisée et légèrement acide (teneur réglementaire dans l'eau de boisson 25 µg/l du 25.12.2203 au 25.12.2013) ; circulant dans des tuyaux en plomb. Il en est de même pour l'absorption d'eau adoucie circulant dans des tuyaux en plomb ou en plastique contenant du stéarate de plomb.
L'alimentation
Apport journalier entre 50 et 200 µg (vin, pommes de terre, pain, fruits...) dû à la pollution des sols et de l'air par les rejets industriels et de l'air par les gaz d'échappement des véhicules à essence avec Pb (en régression). L'essence aviation contient toujours, en 2002, du plomb tétraalkyle.
Ingestion de plomb de chasse dans les gibiers.
Le tabac
10 à 20 µg de Pb/cigarette.
Manuportée
Port à la bouche d'objets et les mains souillées par des particules de Pb : syndrome de Pica chez l'enfant (peintures plombifères).
Le sol
Riche en plomb dans le Massif Central, les Vosges, les Ardennes, les massifs granitiques en Bretagne.
L'air
Pollution atmosphérique autour des fonderies secondaires
Autres sources
Activités de loisirs :
Ne seront abordés ici que les dérivés inorganiques du Pb.
Concerne 50 à 70% de la dose inhalée sous forme de vapeurs, fumées et en fonction de la granulométrie des poussières.
Le passage de Pb des poumons vers le sang se fait par diffusion après dissolution des particules.
Demi-vie dans les poumons : 6 h. Il n'y a pas d'accumulation de Pb dans les poumons.
Est faible et existe pour le naphténate et l'acétate de Pb.
Seul le Pb organique pénètre la peau saine car il est très lipophile.
Environ 95% à 99% du Pb est lié aux hématies, 1% à 5% se trouve dans le plasma lié à la fraction albumine.
Le plasma et les hématies (au niveau de l'hémoglobine) représentent le compartiment à échanges très rapides.
La quantité totale de plomb stockée dans les organes se situe entre 100 et 400 mg surtout dans les os dont la concentration augmente avec l'âge. Chez les sujets exposés professionnellement, cette quantité peut être plus élevée.
Le stockage osseux se fait surtout au niveau des épiphyses où les mouvements du Pb suivent ceux du calcium. C'est un compartiment à échanges lents.
Dans la moelle osseuse, la concentration du Pb est 50 fois supérieure à celle du sang.
Il existe d'importantes variations interindividuelles dans la capacité d'élimination du Pb.
Le Pb est un toxique cumulatif dont les organes cibles sont le système nerveux central, le rein et la moelle osseuse.
L'intoxication par le Pb induit la formation de granulations basophiles dans les hématies. Ce sont des amas d'acide ribonucléique qui pourraient être dus à l'inhibition de la pyrimidine-5-nucléotidase par le Pb.
Le Pb altère les fonctions métaboliques de la membrane des hématies : chez l'homme, il y aurait une inhibition de l'ATPase Na-K dépendante, une action sur les groupes SH libres, une fragilité osmotique, des déformations structurales et la formation d'auto anticorps anti-érythrocytaires aboutissant à une diminution de la durée de vie des hématies de 20%.
La delta-ALA déshydratase, la pyrimidine-5-nucléotidase, enzymes intra-érythrocytaires sont neutralisées.
L'hème régule la synthèse de l'enzyme ALA-synthétase.
Le Pb est neurotoxique par son action activatrice de protéines kinases (protéine kinase C) et par son action inhibitrice (adénylate cyclase).
Le Pb interférerait sur la synthèse de l'acétylcholine. Il perturbe le métabolisme des catécholamines.
L'accumulation d'acide delta aminolévulinique pourrait être responsable partiellement de cette action en entrant en compétition avec l'acide gamma-aminobutyrique dans le système nerveux central, en ihibant les Na+/K+ et Mg2+ATPases des membranes neuronales et en étant toxique pour les cellules gliales et nerveuses en culture.
Diminution de la captation de l'iode par la thyroïde si la plombémie est > 600-700 µg/l.
Diminution de la T4 plasmatique sans augmentation de la TSH : chez les fondeurs fortement exposés.
Diminution des thrombocytes et du taux de prothrombine liée à une augmentation du taux de saignement chez des salariés exposés.
Augmentation de l'élimination urinaire de la 5 H.I.A.A. parallèlement à l'augmentation du Pb urinaire et du Pb atmosphérique chez le salarié exposé, à un stade infraclinique.
Pb2+ potentialise la destruction lipoperoxydative des membranes biologiques catalysées par l'ion Fe2+.
Sur le système immunitaire
Les effets sont discrets sans expression clinique infectieuse.
Phosphorylantes mitochondriales.
Une augmentation de l'activité rénine plasmatique, de l'angiotensine sanguine et l'activité de l'enzyme de conversion de l'angiotensine est notée pour une plombémie de 60 µg/100 ml ; corrélation positive entre ces paramètres et la plombémie.
Le déficit de calcium, de fer augmente la toxicité du Pb administré par voie orale (expérimental).
Le lactose contenu dans le fait facilite l'absorption intestinale de Pb (expérimental) de même qu'une nourriture riche en graisse.
Chez l'enfant déficiant en glucose-6-phosphate-déshydrogénase, on note une légère élévation de la plombémie.
L'administration de calcium et de phosphore, à des concentrations que l'on retrouve dans un repas moyen, a diminué l'absorption gastro-intestinale du Pb d'un facteur de 6 chez des sujets adultes à jeun.
Il y a une corrélation négative entre les taux sanguins de plomb et les teneurs en vitamine D.
Il semblerait également que la prise quotidienne de fibres alimentaires, de fer et de thiamine diminue la plombémie chez des travailleurs exposés au plomb.
L'absorption du Pb est réduite par un apport en zinc ou en calcium, probablement par un mécanisme compétitif au niveau intestinal.
Plombémie de 800 à 1000 µg/l.
Rare en milieu professionnel.
Cette intoxication est fréquente chez l'enfant par l'ingestion d'écailles de peintures au Pb.
On peut retrouver des anomalies visuelle infracliniques à type de scotomes à l'examen du champ visuel pour une plombémie < 70 µg/100 ml, une diminution d'amplitude et latence prolongée des potentiels évoqués, des perturbations oculomotrices.
Chez l'adulte, une plombémie entre 30 à 70 µg/100 ml serait le seuil d'apparition des effets sur le système nerveux périphérique qui sont surtout infracliniques.
L'altération des vitesses de conduction apparaît dès 40 µg/100 ml.
débit urinaire d'une substance X / mn
|
UV
|
|||
Clearance | = |
--------------------------------------------------------
|
= |
----
|
concentration sanguine de la substance X
|
P
|
U : concentration de la substance dans l'urine en g/l
V : débit urinaire en ml/mn
P : concentration plasmatique de la substance en g/l
Dans la population générale : l'insuffisance rénale n'entraîne pas de rétention du Pb.
Lauwerys a constaté que le taux de filtration glomérulaire était inversement corrélé à la plombémie et à la PPZ.
Il y a une association négative entre :
L'os est le principal lieu de stockage du Pb (mis en évidence par la fluorescence X au niveau des phalanges, tibias, rotules, calcanéums). Toute affection touchant l'os entraîne un relargage de Pb dans l'organisme venant surtout de l'os trabéculaire et moins de l'os cortical.
Actuellement : risque fortement réduit.
Le Pb pourrait inhiber la Na-K ATPase des muscles lisses des vaisseaux.
De fortes doses de Pb pourraient produire des lésions cardiaques et des perturbations à l'ECG.
Asymptomatique.
Diminution de la T4 (thyroxine) plasmatique chez les fondeurs fortement exposés uniquement si la plombémie est supérieure à 60-70 µg/100 ml. L'action du plomb se ferait sur l'axe hypothalamo-hypophysaire.
Tableau récapitulatif des signes cliniques et biologiques en fonction de la plombémie
plombémie
|
signes cliniques et biologiques
|
---|---|
normale chez l'enfant < 10 µg/100ml
si on ajoute 10 µg/100 ml |
diminution du quotient intellectuel de 1 à 3 points |
10 µg/100 ml
|
Diminution de la capacité cérébrale et diminution du développement cérébral et intellectuel : chez l'enfant perturbation de la pyrimidine-5'-nucléotidase et de l'ALA déshydratase |
15 µg/100 ml
|
augmentation de l'ALA urinaire |
> 17 µg/100 ml
|
inhibition de la ferrochélatase en cas d'exposition stable au Pb |
25 µg/100 ml
|
augmentation de la PPE/PPZ (protoporphyrine érythrocytaire / protosaphyrine zinc) |
30 µg/100 ml
|
N-acétyl glucosaminidase dans les urines b2 microglobuline et RBP atteinte rénale précoce |
35 à 40 µg/100 ml
|
chute de l'hémoglobine : atteinte hématologique, augmentation PPE, diminution de la vitesse de conduction nerveuse : atteinte neurologi-que infraclinique altération des fonctions cognitives syndrome psycho-organique perturbation de la qualité du sperme |
> 40 µg/100 ml
|
coproporphyrine III urinaire augmentée ainsi que ALA U |
50 µg/100 ml
|
encéphalopathie chronique chez l'enfant anémie |
60 à 70 µg/100 ml
|
néphropathie tubulaire interstitielle et augmentation de l'urée plasmatique anomalies visuelle infracliniques neuropathie chronique |
> 70 µg/100 ml
|
risque d'intoxication aiguë diminution de la thyroxine (T4) |
> 80 µg/100 ml
|
encéphalopathie saturnine chez l'adulte anémie colique de Pb |
Pb acétate : pouvoir cancérogène complet :
cancer du cerveau, des reins, rôle initiateur et promoteur
Pb oxyde : pouvoir cocancérogène avec un cancérogène de référence.
n° CAS |
Nom
|
CIRC |
---|---|---|
7439-92-1
|
Plomb
|
2A
|
1317-36-8
|
Monoxyde de Plomb
|
2A
|
1309-60-0
|
Olioxyde de Plomb
|
2A
|
7758-97-6
|
Chromate de Plomb
|
1
|
7446-14-2
|
Sulfate de Plomb
|
2A
|
1314-41-6
|
Tétraoxyde de Plomb
|
2A
|
7758-95-4
|
Chlorure de Plomb
|
2A
|
7784-40-9
|
Hydrogénoarsénate de Plomb
|
1
|
1335-32-6
|
Acétate de Plomb basique
|
2A
|
1344-37-2
|
Jaune de sulfochromate de Plomb
|
-
|
12656-85-8
|
Rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb
|
1
|
n° CAS |
Nom
|
UE (29ème APT) | |
---|---|---|---|
Cancérogène
|
Phrases R
|
||
7758-97-6
|
Chromate de Plomb
|
cat 3
|
R40*
|
7784-40-9
|
Hydrogénoarsénate de Plomb
|
cat 1
|
R45**
|
1335-32-6
|
Acétate de Plomb basique
|
cat 3
|
R40*
|
1344-37-2
|
Jaune de sulfochromate de Plomb
|
cat 3
|
R40*
|
12656-85-8
|
Rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb
|
cat 3
|
R40*
|
* R40= effet cancérogène suspecté, preuves insuffisantes.
** R45= peut provoquer le cancer.
n° CAS |
Nom
|
UE (30ème APT) | |
---|---|---|---|
Cancérogène
|
Phrases R
|
||
7758-97-6
|
Chromate de Plomb
|
cat 1
|
R45**
|
1344-37-2
|
Jaune de sulfochromate de Plomb
|
cat 1
|
R45**
|
12656-85-8
|
Rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb
|
cat 1
|
R45**
|
** R45= peut provoquer le cancer.
Les données épidémiologiques ne donnent pas de certitude quant au risque cancérogène du Pb dans les conditions habituelles d'usage malgré certaines observations isolées, incomplètes ou insuffisantes notant l'existence de cancer des poumons, du rein, tractus gastro-intestinal, cerveau, gliome.
Le plomb agirait comme promoteur.
L'intoxication saturnine peut entraîner une dégradation de l'ADN mise en évidence par l'excrétion urinaire d'acide b aminoisobutyrique augmentée, provenant de la dégradation de la thymidine.
L'ensemble des résultats obtenus in vitro et in vivo ne permet pas de tirer des conclusions quant à l'effet génotoxique du Pb.
Lors de l'intoxication sévère, on observe un risque accru d'avortement, de stérilité, de morbidité et de mortalité périnatale.
L'hypertension gravidique se retrouve lors du saturnisme maternel.
L'allaitement est contre-indiqué lors de l'exposition au Pb (y compris quand l'exposition a été arrêtée avant la grossesse).
Au cours de la grossesse, il y a un relargage du Pb venant des tissus mous, y compris quand l'exposition a été arrêtée avant la grossesse, qui s'accentue jusqu'à la fin de grossesse et persiste pendant l'allaitement.
Les femmes ménopausées sous oestrogénothérapie substitutive semblent avoir une charge osseuse corticale en Pb plus importante que les femmes n'ayant pas de traitement hormonal.
Le risque sur le développement du système nerveux de l'enfant est maximal in utero pour diminuer jusqu'à l'âge de 6 ans.
Pour une plombémie moyenne de 42,5 µg/100 ml : hypospermie et hypomobilité du sperme.
Pour une plombémie > 50 µg/100 ml : hypospermie, asthénotératospermie.
Les anomalies du spermogramme sont réversibles à l'arrêt de l'exposition habituellement.
Le plomb pourrait interférer sur la fonction testiculaire par action sur l'axe hypothalamo-hypophysaire (diminution de la libération de LH) et sur l'épithélium germinal. Ces résultats sont discordants.
Chez la femme exposée :
infertilité, fausses couches, délivrance prématurée, morbidité néonatale, mort né.
Chez l'homme exposé :
Chez l'homme :
pour une plombémie supérieure à 600 µg/l
pour une plombémie à 400 µg/l
saturnisme maternel
exposition de la femme enceinte
Tératogène suspecté.
Tératogène suspecté.
Tératogène possible.
Excrété dans le lait animal.
Traverse la barrière placentaire animale.
Tératogène possible.
Traverse le placenta animal.
Excrété dans le lait animal.
Annexe II de la directive CEE 92185 du 19 octobre 1992.
n° CAS |
Nom
|
UE
|
|
---|---|---|---|
Reprotoxique
|
Phrases R
|
||
25808-74-6
|
Hexafluorosilicate de Plomb (II), Fluorosilicate de Plomb (II) |
Cat 1
|
R61-R62
|
13424-46-9
|
Diazoture de Plomb
|
Cat 1
|
R61
|
7758-97-6
|
Chromate de Plomb
|
Cat 1
|
R61
|
301-04-2
|
Diacétate de Plomb
|
Cat 1
|
R61
|
7446-27-7
|
bis (orthophosphate) de triplomb
|
Cat 1
|
R61
|
1335-32-6
|
Acétate de Plomb basique
|
Cat 1
|
R61
|
17570-76-2
|
Méthane sulfonate de Plomb (II)
|
Cat 1
|
R61-R62
|
1344-37-2
|
Jaune de sulfochromate de Plomb
|
Cat 1
|
R61
|
12656-85-8
|
Rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb
|
Cat 1
|
R61
|
7784-40-9
|
Hydrogénoarsénate de Plomb
|
Cat 1
|
R61
|
15245-44-0
|
2,4,6 - Trinitro-m-phénylate de Plomb, 2,4,6 - Trinitrorésorcinate de Plomb, Tricinate |
Cat 1
|
R61
|
Plomb et dérivés métalliques : VME = 0.10 mg/m3 (France)
Population sensible
Elle est influencée par l'exposition récente et la charge corporelle en Pb.
Chez les travailleurs exposés au Pb, la plombémie reflète surtout la dose moyenne de Pb absorbée au cours des semaines précédant l'analyse sanguine.
Un sujet écarté du risque avec une plombémie normale peut présenter des anomalies de la synthèse de l'hème (augmentation de l'excrétion de l'ALA, accumulation de PPE).
A l'arrêt de l'exposition au Pb, la plombémie diminue progressivement avec une demi-vie entre 35 à 1300 jours, en partie fonction de l'exposition antérieure au Pb, selon des individus.
plombémie en population générale :
13 µg/100 ml de sang chez l'homme et 11 µg/100 ml chez la femme
plombémie pour un sujet exposé :
30 µg/100 ml de sang par les USA et OMS : 40 µg/100 ml
£ 30 µg/100 ml pour les femmes enceintes
La plombémie sur le sang du cordon ombilical doit être < 10 µg/100 ml
pour que l'enfant ait un développement psychomoteur optimal.
plombémie ³ 80 µg/100 ml : éviction
La plombémie est un bon indicateur de la dose interne si l'exposition est stable, la sous-estimer à distance de l'intoxication et la surestimer dans les jours qui suivent une forte exposition.
Pour la CEE :
Bonne corrélation entre la plomburie et la plombémie au niveau d'un groupe d'opposés.
Plomburie < 50 µg/g créatinine, concentration maximale 50 µg/g de créatinine.
Test de plomburie provoquée par EDTA Na2Ca (éthylènediamine tétraacétate)
Pour confirmer l'existence d'imprégnation saturnine en mobilisant le plomb déposé dans le tissu osseux trabéculaire et le rein.
Le test est positif si l'administration intraveineuse de 1 g induit une plomburie > 600 µg/24 h.
C'est également le traitement de l'intoxication au Pb jusqu'à normalisation de la plomburie.
Test de plomburie provoquée par l'acide dimercapto succinique (DMSA)
Administration de 2 g per os mobilise surtout le plomb des tissus mous.
plomb dans les cheveux
Pour des études rétrospectives : campagne de dépistage d'exposition au Pb des enfants.
La concentration en Pb augmente de la racine au sommet du cheveu.
Plombémie : 60 µg/100 ml correspond à une concentration de 70 µg de Pb/g de cheveux.
Plomb dans les os
Par la fluorescence X.
Pour une plombémie de 10 µg/100 ml, le plomb au niveau du tibia est d'environ 7,5 µg/g (os mouillé).
Il y a une bonne corrélation entre la concentration du Pb dans le tibia mesurée par fluorescence X et l'exposition intégrée au Pb.
Intérêt épidémiologique chez l'enfant, de mesurer l'incorporation du Pb dans la dentine des dents de lait pour connaître l'exposition au Pb.
Taux d'hémoglobine, numération formule sanguine, taux d'hématocrite, hématies à granulations basophiles (HGB)
tests insuffisamment sensibles pour déceler une imprégnation par le Pb.
Les HGB ne reflètent pas la quantité de Pb absorbé et ne sont pas spécifiques du saturnisme (anémie hémolytique, thalassémie, leucémie).
coproporphyrinurie
La coproporphyrinurie III augmente quand la plombémie est > 40 µg/100 ml.
Taux normal < 100 µg/g de créatinine.
250 µg/g de créatinine correspond à une plombémie de 60-70 µg/100 ml.
Test non spécifique car son augmentation se retrouve en cas de cirrhose, d'hépatite, d'anémie hémolytique, d'hémopathies malignes, de maladies infectieuses, de prise d'alcool, d'intoxication au mercure.
PPZ (sang) s'élève pour des concentrations faibles de plombémie, traduit une exposition prolongée au Pb et disparaît après un long temps de latence, aucune chélation efficace.
Intérêt pour le dépistage du saturnisme professionnel et environnemental.
Taux normal des PPZ :
< 40 µg/100 ml de sang avec un maximum de 40 µg/100 ml de sang
< 2,5 µg/g Hb avec un maximum à 3 µg/g Hb
£ 12,5 µg/g Hb chez un exposé
> 20 µg/g Hb : éviction souhaitable.
Protoporphyrines libres des hématies PEE
Protoporphyrines non complexées au fer ; taux normal < 75 µg/100 ml de globules rouges, taux maximum : 80 µg/100 ml de globules rouges.
C'est le reflet de l'action toxique du Pb sur les globules rouges survenue 1 à 3 mois avant la prise de sang.
Se retrouve dans les anémies ferriprives et hémolytiques.
PPE sont en partie corrélées avec la plombémie et la plomburie provoquée.
Elles augmentent plus chez la femme et l'enfant que chez l'homme et avec un seuil plus précoce chez la femme.
Porphobilinogène urinaire
L'excrétion est tardive et n'a d'intérêt que pour confirmer le diagnostic d'intoxication.
La quantité de Pb mobilisable pourrait être connue par le taux d'ALA U.
En cas d'exposition stable au Pb, l'excrétion d'ALA U est p roportionnelle à la plomburie et à la plombémie. La plombémie et la plomburie peuvent se normaliser et l'ALA U rester élevé à l'arrêt de l'exposition.
L'excrétion d'ALA U se retrouve lors des crises de porphyrie aiguë intermittente et de tyrosinémie héréditaire.
L'excrétion d'ALA U est associée au degré d'imprégnation et est une excellente corrélation avec le degré d'intoxication.
Taux normal : ALA U < 4,5 mg/g de créatinine
Chez l'exposé au Pb : ALA U £ 10 mg/g de créatinine
ALA U : 15 mg/g de créatinine plombémie moyenne = 70 µg/100 ml
ALA U : 10 mg/g de créatinine plombémie moyenne = 60 µg/100 ml
ALA plasmatique : taux normal chez un non exposé < 12 µg/100 ml
Il existerait une corrélation entre ALA plasmatique et la plombémie.
Acide delta-levulinique déshydratase des hématies (ALAD)
Pour que ALA soit excrétée, il faut une inhibition de 80% de l'ALAD.
Son inhibition pourrait refléter la quantité de Pb et de zinc circulant et est assez spécifique.
C'est un test très sensible pour dépister une exposition au Pb supérieure à la normale.
A l'arrêt de l'exposition, les courbes de plombémie et ALAD sont parallèles.
Pyrimidine-5'-nucléotidase érythrocytaire
Intérêt dans l'imprégnation saturnine débutante.
urée sanguine
Elévation pour plombémie < 80 µg/100 ml.
Erythropoïétine
Sa synthèse serait inhibée par une plombémie < 40 µg/100 ml par action du Pb sur le rein.
Le personnel sera informé des dangers présentés par le plomb et recevra une formation pratique portant notamment sur l'existence d'une réglementation, les moyens de prévention et les précautions élémentaires d'hygiène individuelles à respecter. Les femmes doivent être informées des risques encourus pour l'embryon, le foetus ou l'enfant allaité, du fait de l'exposition de la mère. Cette formation est organisée en liaison avec le médecin du travail.
Pour chaque poste de travail, procéder à une évaluation du risque et à un contrôle initial de l'exposition : ce contrôle comporte une mesure du plomb dans l'air et un dosage de la plombémie, il devra être renouvelé lors de la survenue d'un incident ou d'un changement notable apporté aux installations ou aux procédés de travail.
Matériau de substitution
Evaluer le risque qui ne peut être évité :
Lors de travaux de réhabilitation de bâtiment anciens, la recherche et mesure du plomb présent dans les peintures est nécessaire. La loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions dans la section " mesures d'urgence contre le saturnisme ", art. L. 32-1, ordonne le recours à un diagnostic de l'immeuble où un cas de saturnisme infantile est dépisté ou un risque d'accessibilité au plomb est signalé.
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins :
En décapage chimique, choisir le produit présentant le moins de risque possible, fiche de données de sécurité exigée à l'appui et ventilation des locaux.
En démolition, utiliser le découpage par voie humide, l'hydrodémolition pour éviter d'oxycouper des ferrailles ayant été peintes avec des peintures plombifères.
Planifier la prévention :
Enlèvement ou élimination de la peinture à base de plomb.
Prendre des mesures de protection collective en priorité sur les mesures de protection individuelle
Secourisme : formation, information des salariés.
Loi du 10.7.1948 et décret du 11.12.1948 art. 5 : interdiction de poncer et de gratter à sec des peintures contenant des composés du plomb. Décret du 30.12.1948 : interdiction de l'emploi de la céruse, du sulfate de plomb, de l'huile de lin plombifère... dans tous les travaux de peinture en bâtiment.
Arrêté du 11.7.1977 . Surveillance médicale spéciale.
Décret n° 77-1321 du 29.11.1977. Entreprises intervenantes : obligations d'information.
Circulaire du 2.5.1984. Risques toxicologiques potentiels (rappel aux médecins du travail).
Arrêté n°562 du 16.12.1985 (ministère du travail). Exposition des travailleurs au plomb métallique et à ses composés ioniques.
Décret n° 88-120 du 1.2.1988. confirmation de l'interdiction de la céruse ; protection des travailleurs exposés ; responsabilités de l'employeur et information des salariés ; valeurs limites et surveillance médicale (contrôle de l'exposition).
Arrêté du 11.4.1988. Contrôle de l'exposition des travailleurs au plomb métallique et ses composés.
Arrêté du 15.9.1988. Détail des examens médicaux et suivi médical.
Décret n° 89-667 du 13.9.1989. Désignation des affections biologiques répertoriées au titre de maladie professionnelle.
Loi n° 91-1414 du 31.12.1991 modifiant le Code du travail et le Code de la santé publique en vue de favoriser la prévention des risques professionnels et portant transposition de directives européennes relatives à la santé et à la sécurité du travail.
Décret n° 92-1261 du 3.12.1992 . Prévention des risques chimiques.
Décret du 1.2.1993. Interdiction de mise sur le marché et de l'importation des peintures au plomb (céruse, anglésite).
Code du travail - art. R. 234-20. Interdiction d'occuper les jeunes travailleurs de moins de dix huit ans.
Décret n° 96-364 du 30.4.1996. Protection des travailleuses enceintes ou allaitant.
Arrêté du 20.2.1997. Agrément d'organismes habilités à procéder aux contrôle du plomb dans l'atmosphère des lieux de travail.
Directive 98/24/CE du 7.4.1998 concernant la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs contre les risques liés à des agents chimiques sur le lieu de travail.
Loi n° 98-657 du 29.7.1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions. Article 123 - section 2 : " Mesures d'urgence contre le saturnisme ".
Décret du 9.6.1999 et arrêté du 12.7.1999.
Directive 98/24/CE du Conseil du 7 avril 1998
Décret n° 2001-97 du 1er février 2001 relatif à la protection renforcée des travailleurs exposés aux agents CMR
Article R4412-155 du code du travail
Article R4412-156 à 159 du code du travail
Article R231-152 et 160 du code du travail
lavage gastrique avec une solution précipitant le plomb sous forme de sulfate non solubilisable : sulfate de soude
une injection quotidienne d'EDTA calcique associée au BAL chez l'enfant
combattre le choc par la réhydratation par voie parentérale.
Arrêt de toute exposition au plomb.
L'EDTA est un chélateur capable de fixer le plomb, le calcium, le fer, le cobalt, le manganèse, le zinc, le cuivre pour former un complexe non ionisé.
Pour éviter une hypocalcémie, on administrera le sel de calcium et de disodium.
Le complexe EDTA-plomb est soluble et éliminé par filtration glomérulaire. 98% de l'EDTA administré sont éliminés dans les urines en 6 heures chez de sujets sans atteinte rénale.
L'EDTA est toxique pour les reins, son administration se fera avec prudence en présence d'affections rénales.
Evaluer le bilan du zinc au cours d'un traitement prolongé à l'EDTA. L'EDTA calcique est tératogène chez le rat.
Lorsque la présence de plomb dans le tube digestif peut être exclue, l'administration d'acide dimercapto-succinique s'avère préférable à celle d'EDTA. L'acide dimercaptosuccinique mobilise surtout le plomb métaboliquement actif présent dans les tissus mous, n'entraîne pas d'élévation du plomb intracérébral contrairement à l'EDTA et ne provoque pas de perte urinaire significative de métaux essentiels.